Samedi dernier, une scène préoccupante s’est déroulée devant le centre hospitalier de Perpignan : une dizaine de brancards étaient alignés à l’extérieur, à l’entrée des urgences, témoignant d’un engorgement manifeste du service. Une image qui illustre une problématique de plus en plus récurrente, mettant à rude épreuve le personnel soignant et les sapeurs-pompiers.
Ce n’est pas seulement l’image de ces brancards qui inquiète, mais également les implications sous-jacentes. En effet, pendant que les pompiers attendent aux urgences, leur disponibilité pour d’autres missions est sérieusement compromise. Pour les patients, cela signifie une prise en charge retardée, avec tous les risques que cela comporte, surtout dans des situations d’urgence vitale.
La vidéo publiée par la CGT des sapeurs-pompiers
Pourtant, en 2021, un guide des bonnes pratiques avait été élaboré conjointement par le ministère de l’Intérieur et le ministère des Solidarités et de la Santé. L’objectif ? Réduire ces temps d’attente interminables pour les sapeurs-pompiers aux urgences. Mais force est de constater que la situation n’a guère évolué.
La politique médicale des Pyrénées-Orientales mise en cause
Face à cette crise, le syndicat CGT de l’hôpital n’a pas tardé à réagir. Selon ses représentants contactés par la rédaction de 66info, la situation est la conséquence d’un manque cruel de personnel et d’une politique médicale défaillante dans le département. En effet, le manque de médecins et les sous-effectifs chroniques font que de nombreuses personnes, en l’absence de prise en charge rapide, finissent par appeler les pompiers et sont ensuite transportées à l’hôpital, accentuant ainsi l’engorgement des urgences.
« Le silence de la direction de l’hôpital face à cette crise récurrente est d’autant plus interpellant » indique un personnel de santé. Et d’ajouter, « les professionnels de santé, les patients et leurs familles attendent des mesures concrètes pour améliorer la prise en charge en urgence et garantir la sécurité de tous ».