Hier matin, peu avant 9 heures, des coups de feu étaient tirés proche du rond point des Baléares, avenue d’Espagne à Perpignan. Une course poursuite s’est alors engagée entre les individus armés et les forces de l’ordre. Une chasse à l’homme menant les fuyards aux abord de l’école privée Sainte-Thérèse, rue des Archers.
Il était 8h15 quand Sébastien, papa et témoin de la scène, arrive comme tous les matins depuis la rentrée pour déposer son fils devant le portail de l’école. Pour 66 News, il témoigne :
66 News – Comment vous êtes vous rendu compte qu’il se passait quelque chose d’inhabituel ?
Sébastien : « Je vois arriver une voiture qui prend le virage un peu vite sans freiner et qui percute une voiture à l’arrêt sur la rue des Archers à 20 mètres de l’école. Cette scène se passe devant moi. Je pense de suite à un parent qui a oublié de freiner. La dame qui se fait percuter sort de la voiture et interpelle le conducteur, je reste à côté d’elle en tant que témoin, mais je m’aperçois en voyant la personne sortir pied nu et absent de nos interpellations pour lui dire ce qu’il venait de commettre, qu’il se passait quelque chose de grave.
« tout bascule dans l’horreur, la frayeur »
Vous avez aperçu le suspect ?
« Oui, il avait l’air absent, seul, le regard froid… »
Que fait-il à ce moment là ?
« Il descend et ouvre la portière arrière. Je pense d’abord à une voiture volée, qu’il allait prendre la fuite. J’ai le réflexe de sortir mon téléphone pour le prendre en photo. Il reste quelques secondes le corps penché sur les sièges arrières. Mais, lorsqu’il se retourne, là, tout bascule dans l’horreur, la frayeur. Il se retourne avec deux kalachnikovs, une autre arme que je n’ai pas pu identifier et un sac remplis de chargeurs qui tombent du sac au moment où il se retourne. »
Qu’est-ce qui vous passe pas la tête ? Quelle est votre réaction ?
« A ce moment-là le cerveau va très vite, devant une école au nom très catholique je pense de suite qu’il venait pour faire un carnage dans l’école, je pense aux attentats que nous avons vécu ces dernières années, je pense à mon fils, à l’école, aux parents à proximité. J’ai tout de suite pensé qu’il venait ici pour commettre le pire des crimes, je ne savais pas si je devais agir tout de suite, mon réflexe a été de rester derrière lui, tout en criant : « Fermez l’école, il est armé, fermez l’école» à plusieurs reprises. Je suis resté à quatre mètres derrière lui pour intervenir au cas ou il tenterait de rentrer dans l’école, j’ai vu un mouvement de panique… Le portail de l’école s’est fermé. »
« je ne pense pas avoir eu aussi peur dans ma vie »
A-t-il tenté de pénétrer dans l’école ?
« A ce moment-là nous ne savons rien de ces intentions ni de ce qui se passe vraiment, il était à une dizaine de mètres (du portail NDLR), les sirènes de la police retentissaient de partout et cela m’a soulagé un instant. Je reste devant le portail au cas où, mais je m’effondre en larmes. J’ai eu très peur, je ne pense pas avoir eu aussi peur dans ma vie. »
Le pire a été évité ?
« Heureusement le pire n’est pas arrivé, mais l’horreur, la frayeur, la violence, les armes, elles sont bien là, devant nos écoles. »
Le maire de Perpignan tiendra aujourd’hui une conférence de presse.