Eperonné le 7 octobre par un ferry tunisien, alors qu’il était au mouillage au large du Cap Corse, le porte-conteneur CSL Virginia a semé une marée noire qui s’étend depuis Saint-Tropez, dans le Var jusqu’à Cerbère, dans les Pyrénées-Orientales, imoactant de petites boulettes noires les plages catalanes, selon l’association environnementale Robin des Bois.
Depuis, toutes les plages ont été nettoyées.
Le porte-conteneur au mouillage
Le 24 octobre, le CSL Virginia est autorisé par la France à rejoindre par ses propres moyens le chantier de réparation de Constantza (Roumanie, Union Européenne), Mer Noire. Le 1er novembre, le navire accidenté s’est présenté en fait devant les chantiers Besiktas, Yalova (Turquie) en mer de Marmara, relève Robin des Bois.
Le 25 décembre dernier, après quelques réparations de fortune, le CSL Virginia quitte le chantier turc, direction la casse à Alang, Inde. Il se trouve aujourd’hui au mouillage devant Port Saïd (Egypte) à l’entrée du canal de Suez et attend l’autorisation de le descendre.
Pas démoli
Compte tenu des cours actuels, la vente à un chantier indien rapporte près de 10 millions d’US$ à l’armateur et aux intermédiaires. Dans un chantier européen, la vente aurait rapporté moins de 3 millions d’US$ (5,2 millions d’US$ dans un chantier turc).
Depuis mercredi, le CSL Virginia, battant pavillon d’un pays européen aurait dû être démoli dans un chantier agréé par l’Union Européenne. Le chantier San Giorgio del Porto SpA de Gênes, qui a déconstruit le Costa Concordia, vient d’entrer dans la liste des agréés. C’est de Gênes qu’était parti le porte-conteneur avant de gagner son mouillage fatal.
Sous pavillon du Libéria
L’armateur Cyprus Sea Lines Co Ltd basé en Grèce a pris la précaution de renommer le CSL Virginia en Virgin Star pendant sa cavale et de le placer sous pavillon du Liberia, dénonce Robin des Bois.
Le dépavillonnage pour le dernier voyage offre aux armateurs une échappatoire à la réglementation européenne et une source de profit au détriment de la sécurité des travailleurs indiens et de la protection de l’environnement. Quand les responsabilités dans la marée noire seront examinées par la justice française, le Virgin Star aura pollué deux fois.